Les députés ont voté, mardi 28 novembre, en première lecture, le projet de loi de ratification des ordonnances relatives au « renforcement du dialogue social ». Un texte qui va conférer à celles-ci force de loi, puisqu’elles n’ont, à ce stade, qu’une valeur réglementaire depuis leur signature, le 22 septembre, par le président de la République. Le projet de loi de ratification doit désormais être examiné par les sénateurs.
Au cours des débats sur le projet de loi de ratification, les ordonnances ont subi plusieurs retouches, à la marge certes, mais qui concernent des points importants de la réforme. Une trentaine d’amendements ont ainsi été approuvés.
- L’un des amendements, porté par le groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR), vise à donner des droits aux salariés licenciés suite à la fin d’un contrat de chantier ou d’opération. Le groupe GDR souhaitait que soit accordée une priorité à la réembauche, en cas de besoins de l’entreprise, d’une personne licenciée, à l’expiration de son CDI de chantier ;
- Autre modification à relever : l’encadrement, plus strict, de la rupture conventionnelle collective (RCC). Cette mesure (inspirée de la rupture conventionnelle individuelle) permet aux entreprises de se séparer de salariés sur la base du volontariat, sans qu’il y ait un motif économique. Deux amendements ont pour butd’en préciser le sens. Ainsi, dans le cadre d’une RCC pourra être proposé aux partants un congé de mobilité, quelle que soit la taille de l’entreprise concernée. Ce dispositif permet au salarié de suivre une formation longue, en vue éventuelle d’une reconversion, et de garder son salaire ;
- En matière de dialogue social, un autre changement mérite d’être signalé. Un amendement qui élargit les cas de figure où une organisation syndicale représentative peut désigner dans une entreprise un délégué sans que celui-ci ait obtenu 10 % des voix lors des élections professionnelles a été adopté. Est ainsi donné un peu plus de latitude aux organisations de salariés sur le choix du délégué syndical ;
- L’Assemblée a aussi modifié les règles relatives au comité social et économique (CSE), la nouvelle instance unique de représentation des salariés dans une entreprise. Les ordonnances (dans leur version publiée au Journal officiel du 23 septembre) prévoient que le CSE financera plus souvent les expertises réclamées par les élus du personnel. Cependant, un garde-fou sera érigé pour ne pas pénaliser les instances disposant de ressources limitées : l’employeur pourra prendre en charge l’intégralité du coût de l’expertise — mais à certaines conditions (notamment si le budget de fonctionnement du CSE n’a pas été excédentaire durant les trois dernières années) ;
- Enfin, un amendement rétablit, dans les entreprises de moins de 50 personnes, le droit d’alerte des délégués du personnel, une prérogative qui leur permet de saisir le dirigeant ou, le cas échéant, le Conseil de Prud’hommes en cas d’atteinte aux droits des salariés.
PLFSS 2018 : Adoption en première lecture au Sénat le 21 novembre 2017
Les sénateurs ont voté en première lecture, le 21 novembre 2017, le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018. La commission mixte paritaire, réunie le même jour, a échoué. Le texte a donc été transmis aux députés pour une nouvelle lecture et doit être examiné en séance à partir du 28 novembre.
Les sénateurs ont adopté définitivement certains articles et amendé le projet de loi principalement sur les points suivants. Le maintien de certains amendements, adoptés contre l’avis du Gouvernement, est incertain.